Thursday

yo, this is our place, man, got that ?

voilà, je pars demain pour un mois de péripéties en territoire indien, et puisque les réservations de billets et toutes les trucs à la con qu'il faut prévoir pour un voyage se sont (étonnamment) bien déroulées, je me permets de lâcher un petit post ici avant de gambader vers pudong intl.

j'ai eu deux trois idées, depuis le dernier article, et puis j'ai aussi réalisé que parler de ce que je fais le soir n'était pas forcément une bonne idée et que le silence resterait d'or.
pourtant, l'autre jour -hier ?-, je me promenais au croisement de yan'an et de chongqing, où un pilier gigantesque orné de dragons en bronze surgit du sol pour faire dévier tous les embranchements de l'elevated road, et je suis passé par un parc parce qu'un parc c'est plus joli qu'un trottoir, pour finalement me retrouver assis sur un banc. l'air était glacial, la neige tombait à gros flocons pour fondre sur les pavés et les recouvrir d'un gris sombre et luisant; il y avait quelques personnes qui passaient, un qui faisait son jogging, l'autre qui ramenait ses courses, l'habituelle et éternelle adolescente avec son survêt' officiel et son portable inépuisable. forcément, les voitures défilaient sous les lumières jaunes et les fanions rouges. finalement, le type qui faisait son jogging est venu s'arrêter dans mon parc, pour s'étirer sur ces machines de toutes les couleurs qui font la joie des vieillards endoloris et des jeunes enivrés. il m'a regardé, moi et mon jean anodin, mon pull gris neutre, mon bonnet classique et mon blouson comme les autres, et puis il s'en est retourné s'occuper de ses jambes.
il m'a remarqué, mais pas de manière curieuse, cet air un peu interloqué qu'ils ont toujours, il a compris que j'étais là, dans cette ville, sur ce banc, et que j'avais autant de droit que lui et sa famille vieille de 3000 ans d'y habiter. j'ai le droit d'être flemmard et de ne pas manger toujours cette bouffe chinoise à la con, j'ai le droit d'indiquer à des touristes quels sont mes endroits préférés, j'ai le droit de ne pas parler chinois quand j'en ai marre, tout comme je ne parle pas aux autres quand j'en ai marre, j'ai le droit d'aider des gens que je ne connais pas, je peux parler à mes profs d'autre chose que de grammaire, je peux changer d'appartement et toujours avoir une maison.

à dans un mois.


ps: si vous voulez une carte postale de la west coast indienne, la vraie, vous pouvez toujours mettre votre adresse dans les commentaires.

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