Monday

lundi, 9.40pm à la fin du texte.

donc l'idée c'est que de deux on va passer à trois, et ne comptez pas sur moi pour faire un parallèle bidon avec le nombre d'article. y'a ibtissame qui va nous rejoindre. ça s'écrit comme ça mais ça se dit ibtissème, me demande pas pourquoi et oui c'est pas français. elle bloguouille un peu sur http://humbertlovesart.blogspot.com/ et j'aime à croire, j'aime accroire que c'est lié à humbert humbert mais à la limite on s'en cogne; mais le fait qu'il soit dans ses favourite books sur facebook accrédite ma thèse. ibtissame elle est mignonne, c'est la plus hipsters des 3 qui mine de rien doivent parfois avoir l'air de l'être un peu trop, mais je jure que je fais pas exprès, pour ma part. ibtissame c'est celle que je vais voir si j'ai un petit problème avec ma tenue. nan je déconne, c'est arrivé une fois, et il était trop tard pour changer quoi que ce soit, et y'avait rien à changer. anyway, car oui, je transite en anglais, elle est à new york là et elle a une coloc à williamsburg là où vivent tous les hipsters et les italiens, c'est comme un village de schtroumpfs, au milieu des petites maisons à bardeaux et elle a un toit où on peut fumer si on sort par la fenêtre à guillotine de la sdb et un joli ventilateur qui ne s'est pas trop imprimé sur ma pellicule, sinon je te l'aurais montré. elle a des colocs qui roulent en fixie, font des tags et sont tatoués et mangent du tofu sous toutes ses formes, genre de la fausse dinde ou du faux bacon, mais sinon ils sont relativement normaux, vu qu'ils pleurent quand leur chien meurt.

enfin bref, là tout de suite je pense, parce que je relis ses articles analytiques de plein de trucs coolos au tableau le plus cool que je voudrais avoir, que j'ai vu à la frick, the bull fight de manet, les photos de google sont pas superbes mais l'idée est là, c'est genre le deuxième de mon top 2, le premier étant celui d'ed ruscha, i plead insanity because i'm just crazy about that little girl, pour les raisons que l'on connait, mais bon je cracherais sur aucun ruscha avis à votre bon coeur, et donc the bullfight, bon déjà j'ai une fascination certaine pour la corrida et puis y'a ce culot de ne pas montrer le taureau, ou presque, cette capacité de créer une narration sans l'élément principal de la narration, j'suis pas théoricien de l'art, mais je trouve ça génial.

donc ibtissame se tripote la nouille à new york et elle va faire un stage chez vogue et sur ça elle est aussi calée que moi en matière de, nan rien. elle twittasse aussi et généralement elle aime bien ce que j'écoute, ce qui est un signe de santé mentale et intellectuelle et elle est allée voir afrika bambaataa et elle va à rockthebells, check le truc c'est plus canon que rock en seine, qui est de toute façon bidon.

bref j'aime bien ibtissame. elle est plutôt compréhensive quand je suis con et puis on se comprend pas mal tu vois, on a un bon feeling, je dirais même plus, on est bien copains COMME COCHONS. puis maintenant elle est là et pour moi il est tard.

Sunday

i'm my cinnamon phase, the decades weigh a ton.

dimanche, 00h32 heure française, 6.32pm heure d'ici.

j'vais pas te mentir, j'étais plutôt du genre à faire le malin. ouais, deux semaines avant j'avais pas les jetons. ouais une semaine avant non plus, j'm'en faisais pas des masses, j'allais juste prendre un putain d'avion et refaire les mêmes choses ailleurs, avec des gens pareils mais différents, dans la même solitude peuplée de gens saouls et ce genre de choses dissoutes dans la fumée et les cendres. j'vais pas te mentir, non plus, j'avais prévu mon coup. j'allais acheter une cartouche et une bouteille de jack, au cas-où. faut dire que je m'attendais pas au choc émotionnel de ma morveuse de soeur qui s'est mise à chialer hier soir. faut dire que je m'attendais pas au choc émotionnel de ces cinq guignols adorables à faire des signes et à moi qui me casse de l'autre côté d'une putain de vitrine et c'est fini. je m'y attendais pas, je dis des conneries. je sais bien que je suis un peu dans un sale état émotionnel de fragilité nerveuse et puis je pensais que j'allais mieux et puis que ça allait dans ce sens, grow weaker to grow stronger ou je sais pas quoi, peu importe. tu vois, tu débarques là, dans une grande nouvelle ville, et tu fais rien hein, tu passes juste la douane, l'immigration, c'est des formalités et puis le taxi pakistanais ou iranien et t'oublies la diaspora turque de l'avion qui débarquait avec 250$ de cartouches et qui a flippé quand tu lui as dit qu'il pouvait payer des taxes et tu te ramènes dans ces putains de résidences universitaires et t'as encore rien fait rien vu mais t'es juste dans une cage de neuf mètres carré avec des murs dégueu des prises en plein milieu desdits murs et des étagères moches et pas d'oreiller et un pieu une armoire un frigo un lavabo et tu mets des affiches des photos des merdes sur les murs histoire de dire que t'es chez toi et tu te dis qu'au lieu de rendre le vin pour prendre une bière dans l'avion t'aurais dû garder les deux en plus du porto parce que finalement t'es même pas saoul, t'as rien pour supporter la putain de chape de béton de la solitude et c'est pas les souvenirs de scarlett johansson dans iron man 2 qui rendent tout ça plus agréable. demain ce sera mieux.

Saturday

je suis parti à droite, lui a tourné à gauche.

quand tes parents partaient en voyage, ils avaient avec eux des cahiers clairefontaine mal reliés pour pouvoir tout noter de ce qu'ils découvraient, de ce qui les émerveillait, et de ce qui les dégoûtait. c'est comme ça qu'ils te montrent aux déjeuners de familles leurs photos argentiques mal cadrés d'un pêcheur et de ses cormorans, ou d'une colline qui ne savait alors pas qu'elle deviendrait une favela et qu'ils te racontent leurs épopées avec carnets à l'appui.

nous, on ne pensait pas découvrir grand-chose, on pensait qu'on avait tout vu sur youtube, tout entendu sur twitter, et tout appris sur reuters. jusqu'au jour où on met un pied sur un autre continent, qu'on regarde son portable et qu'on ne sait pas qui appeler, qu'on tente péniblement de déchiffrer un panneau qui ne veut rien dire, et qu'on réalise qu'on est seuls, et qu'on va devoir se remettre à exister dans un nouvel univers.

pourtant, on reste des gamins 2.0, et même si on achète toujours des moleskines pour griffonner dedans, c'est quand même super relou de tout le temps faire attention à la graphie, et de ne jamais les perdre, et on préfère pouvoir raconter notre vie à tout le monde, de tous les côtés de la terre, et on aime bien quand les gens sont impressionnés par ce qu'on fait en laissant des commentaires dithyrambiques (qu'on soit à dubaï ou qu'on sorte pété d'une soirée à aubervilliers -fyi, je suis jamais allé dans aucun de ces deux bleds).

donc, voilà, le blog de pierre d. et de vadim p., parce que pierre est à shanghaï, et que vadim est à montréal, et qu'on aime vraiment raconter des histoires, encore plus quand ce sont les nôtres.