Monday

8pm.

j'étais en train de rentrer chez moi, il faisait déjà bien nuit comme dans un four. je revenais du gai village qui, kat onoma, comme son nom l'indique, est pédé au possible, j'avais déjà speedé quand un gros et vieux barbu avec un imper était rentré derrière moi dans le métro et j'avais changé 3 fois de ligne, lignes qui n'ont ni lettre ni numéro mais une simple couleur, ce qui me fait rire à chaque fois tellement c'est simplet, donc la verte la orange et la bleue et je relisais lunar park qu'on m'a adorablement envoyé dédicacé à mon nom dans le métro et je regardais la jolie fille avec un jean troué aux genoux qui pianotait sur son pc et je crois que je l'aimais parce qu'elle avait des beaux genous, genre vraiment, parce que le reste je m'en foutais et que de beaux genoux c'est quand même la merde à trouver. on a fait des parties de billard avec rak et bruno et pab après avoir pris un café au soleil place des arts et parlé entre autres de devenir riche avec une idée géniale (actuellement impossible selon moi), et de la réduction de la pollution en chine (hors de question, selon moi).

donc je rentrais chez moi en écoutant imagine pt 3, la meilleure chanson des histoires d'amour qui finissent mal en général parce que tout y est écrit, laissé en filigrane du début à la fin, genre ces cordes aigües qui deviennent lancinantes et même pire et la voix qui dérape, bref, et je savais qu'il y avait un mec derrière moi et je savais que ce morceau me laissait les nerfs à vifs et j'ai senti une masse d'air se déplacer très vite vers moi et j'ai pivoté sur moi-même, vers la gauche, et c'était ridicule parce que déjà trop tard mais malgré la puissance maximale de mes écouteurs je l'ai entendu ou senti et ça m'a surpris, ce réflexe dérisoire et paniqué, et j'ai vu le black qui me suivait me regarder en souriant de ses dents blanches tandis qu'il courrait à ma droite.

c'est seulement en refermant la porte de chez moi, six étages plus haut, que j'ai respiré plus normalement en essayant de rire de ma peur panique et de ma paranoïa.

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