Saturday

vertes contrées

6.20 pm.

aujourd'hui il a plu. il a plu, il a fait gris, avec un vent à décorner les cocus. ça m'a fait un bien fou parce que, pendant que j'imaginais débarquer à 20° je suis tombé sur une chaleur à vous convertir à l'ice coffee. j'ai pas cédé, parce que j'ai des principes, et parce que j'ai trouvé de la vitamin water à un prix ahurissant autour du campus où l'on n'en vend pas en vertu d'un accord préférentiel avec pepsi, qui, donc, a besoin d'être placé en situation de monopole pour s'en sortir. ah et si vous voyez pas encore le lien entre les deux, c'est que vitamin water appartient à coca cola.

depuis une semaine, presque, que je suis là, je culpabilisais un peu de pas trop avoir quitté le campus, à part pour aller à Walmart, la banque, ouvrir une ligne téléphonique etc. à ces occasions diverses j'étais tombé, en entrant dans une église orthodoxe arménienne, sur une cérémonie funéraire, avec le mort et le cercueil ouvert et 4 hommes en costume et 5 femmes à tout casser et je serais bien rentré prier ou je ne sais pas trop quoi mais j'étais en short et ça allait pas.

aujourd'hui il y avait un chat mort dans l'herbe et je l'ai pris en photo et j'ai pensé au créateur d'omegle qui aimait bien faire ça. je suis allé manger un burger chez patati patata, censément un des meilleurs de la ville, et il était pas mal mais trop petit et j'ai fait tomber du jus de viande ou de bacon sur mon short donc j'étais un peu vénère, puis j'ai rendu fou un type qui vendait du matos de cuisine parce que je cherchais un ouvre-boîte de type français, le petit avec simplement un crochet pointu qu'on enfonce et je n'arrivais pas à m'expliquer et il me proposait tous ceux qu'il avait, dont le même que le mien sauf que le sien valait le double, parce qu'il avait été fabriqué en angleterre, ce qui est un gage de qualité, et quand il a compris que j'en voulais un petit il a fouillé frénétiquement pour me montrer tout ce qu'il avait de petit avec son père, derrière le comptoir, sage, qui lui disait: non mais il cherche un modèle qui existe en France, ils ont ça en France, pas nous, et l'autre qui n'écoutait rien, qui fouillait frénétiquement et qui me tendait tout ce qu'il trouvait, et puis j'ai vu chinatown, qui est comme tous les chinatown du monde, avec de la bouffe et plein des magasins de merdouille et de trucs pas trop chers et de chinois, avec des grandes arches chinoises aux entrées du quartier qui signifient que l'on est pas chez n'importe qui ici. après j'ai vu le vieux port qui avait des bassins sympas avec des pédalos ou des petits bateaux téléguidés, des ponts et des passerelles et un batiment en fer et pleins de vitres avec une coupole en verre, mais au début j'étais un peu déçu parce que c'était surtout une putain de marina de merde avec des parkings et des petits bateaux à moteurs de 6 à 15m et un yacht qui foutait je ne sais quoi ici mais après j'ai vu deux vieux cargos rouillés et des écluses alors j'étais content, il y avait aussi des bus amphibies qui roulent et flottent, et un autre bassin avec des nénuphars et il faisait sombre à cause des nuages et il y avait du vent et c'était bien. ensuite j'ai vu le vieux montréal qui ressemble au vieux lyon en plus neuf et le quartier financier et puis aujourd'hui c'était tout.

hier je suis sorti, j'ai vu des amis de sciences po on a bu des bières et j'étais saoul très vite et pour rien à cause de la bière et de mon estomac vide et on est sortis boire des bières, dans un parc où on a donné de l'argent à un clochard qui nous a averti que c'était une mauvaise idée de picoler dehors, puis dans un bar et on a parlé des gros seins qu'aurait la population féminine de montréal et j'ai dit que je préfèrais les petits seins pour qu'elles aient pas de gros cul et de ce genre de choses de mecs et c'était agréable, ne serait-ce que parce que je parlais avec des gens que je connaissais, jusqu'à ce que je sois vraiment trop saoul, trop défoncé, que je sente chaque goutte d'alcool dans mon corps me faire mal, que je m'assoupisse, que je sois conscient du fait que chaque gorgée m'éloignait de son but original mais que je la buvais quand même. j'avais pas vraiment bu depuis super longtemps; j'ai réduit ma consommation à des prises régulières mais minimes d'alcool fort, presque médicamenteuses. donc j'étais vraiment saoul, la serveuse avait de gros einss et les cheveux courts et un pote l'a chinée vénère et elle était sympa même si elle a réclamé son pourboire que j'ai pas encore l'habitude de donner, que je n'ai pas donné aux taxis ni au dinner l'autre jour en pensant qu'ils allaient se servir sur mon billet et qu'ils n'ont pas eu l'air gêné de pas l'avoir. sur le coup de 3h, ils m'ont posé dans un tacos et je suis rentré. avant de me coucher, j'ai réalisé que j'avais pas souvent pris le taxi seul avant de venir ici, et encore moins pour des trucs simples comme rentrer des courses ou de soirée, que ça devait être des restes de mon éducation, genre éviter les dépenses superflues.

les québecquois sont assez fascinants, dans le sens où ils sont tous bilingues, mais ils ont un côté plus royaliste que le roi dans la défense de la langue française, ils y attachent plus d'importance que nous, ils traduisent tout, et ils prétendent donner des cours de français et je trouve ça très drôle. c'est assez multiculturel aussi, y'a plein de porthos, d'espagnols et de magasins qui y sont consacrés, mais peu de blacks j'ai trouvé, beaucoup de punks à chien aussi. une grande partie de la ville est résidentielle, c'est pas bien différent de dommartin ou de whisteria lane et y'a pas grand chose niveau commerce, c'est assez cossu, et downtown les immeubles sont assez petits, très européens en somme, pas très cohérents non plus.

montréal est pas une ville très impressionnante. c'est pas shanghai c'est pas new york, ni l.a. ni rien, ni même chicago, ça tient plus de washington, peut-être même de londres, c'est, à ce que j'en ai vu, très agréable à vivre, mais c'est pas une énorme claque que d'y débarquer, on ne s'y balade pas les yeux écarquillés dans un monde complètement nouveau ni rien. de ce point de vue là, c'est très rassurant, mais y'a aussi un côté, "sans déconner, j'ai fait 5000 bornes pour ça?" qui devrait être vite s'estomper quand j'aurais une vraie vie.

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