Sunday

Portrait robot

1:00 AM

J'ai fini de parler du métro, on a compris que c'était sale, plein de rats, et que les gens y cherchaient encore plus que d'habitude un moyen d'interagir avec d'autres individus de leur espèce, et qu'on pouvait y écouter des reprises originales des grands '' classiques '' musicaux.
Je ne vais pas qu'à des soirées de hipsters oscillant sur de la cold wave, de meufs qui font du street style, de mecs qui tournent des documentaires sur la laideur, auxquelles je peux manger de la barbe à papa, non non non. On se passera du couplet 9-11 never forget. Les drapeaux ont fleuri partout samedi, c'est tout.

Par un clin d'oeil du destin, parmi tant d'autres (comme trouver 20$ par terre), je me suis retrouvée invitée à une lecture '' secrète '' de Tao Lin dans une librairie de williamsburg vendredi. On dit de lui qu'il est le '' Kafka de la génération iPhone ''. Je n'irai pas jusque là, je n'aime pas les comparaisons débiles, et ce concept de génération iPhone, soit. Toujours est il que j'avais acheté un de ses bouquins le mois dernier, que j'avais aimé, certainement parce que certains passages me parlent, ceux sur l'ennui par exemple.

On était douze. Tout le monde buvait de la hebrew beer; chacun s'est présenté tour à tour, ça ressemblait vaguement à une réunions d'Alcooliques Anonymes, ou du moins au portrait qui est fait des réunions d'AA. Certains m'ont tendu leur business card. Tout le monde ici a sa petite carte de visite, ses petits papiers noircis au préalable avec son adresse email et son numéro de téléphone; pour être prêt, au cas où on rencontrerait la bonne personne au bon moment. Tao Lin a lu un extrait de son dernier livre, Richard Yates, et fait tout un exposé sur les hamsters. Avant de partir, il m'offre son livre parce qu'il aime les robots et que d'après lui mon prénom ne peut être qu'un prénom de robot, d'autant plus qu'il semblerait que je ressemble à un robot. Il ajoute que j'ai le profil idéal d'une voleuse à l'étalage, que j'ai l'air tellement innocente que je devrais en profiter. J'ai placé la blague '' Tao Lin Soccer '', il m'a trouvé '' drôle pour un robot.''

J'ai '' brunché '' - que je déteste ce mot - ce matin, je suis allée au musée d'histoire naturelle avec Céline, on s'est posées dans un café aux canapés confortables, le mec a même fait des petits coeurs avec la mousse au dessus de cette orgie de chocolat. En rentrant chez moi, j'ai lu sur mon canapé violet, dîné un avocat organic qui traînait dans le frigo, avec un morceau de faux fromage, et c'était dégueulasse, du plastique. J'ai grossièrement photographié les tatouages derrière les oreilles de Julio, il se demande pourquoi juste ceux là, alors qu'il en a le corps entièrement recouvert. Je me moque un peu de son tee-shirt avec des loups, des ours et aigles dessus, qu'il porte évidemment de façon ironique. Il annonce qu'il repart définitivement en Espagne, c'est un peu triste parce qu'on commençait à avoir des discussions intéressantes.

Ma coloc Jackie m'a lu les poèmes qu'elle doit rendre demain, on a eu un mini-débat à propos de Bukowski, parce qu'elle le déteste et moi pas; comme elle est encore plus têtue que moi, elle boudait un peu. Je l'ai fait rire en imitant l'accent latino des filles qui venaient de passer sous notre fenêtre en parlant outrageusement fort, et les Video Music Awards ont achevé l'opération '' suppression de toute tension dans cette maison ''. On commentait le spectacle offert par MTV, le nombril étonnamment haut de Cher - oui, elle est toujours en vie -, ses sourcils étonnamment immobiles, et ses cheveux étonnamment faux. Elle a filé l'award à Lady Gaga qui portait une robe en viande. Puis un petit tour chez Hana's, le deli d'en bas ouvert 24/24, et le mec à la caisse m'a fait son numéro habituel '' Comment ça va, ça va ça va ohlalala c'est la vie vive LE france, do you finally want to go on a date with me ? ''. Non toujours pas, je veux juste un coca.
Je devrais arrêter de boire autant de coca, je vais finir avec un trou dans l'estomac. L'autre jour, j'en ai pas bu de la journée, et cet horrible mal de tête n'était pas lié à la débilité de certaines de mes collègues, mais bien à cette absence de coca dans mon organisme, j'en suis sûre.
Il est temps d'aller me coucher.

1 comment:

  1. mouhahhahahahahaaaaaa! reserve moi une place au cours de yoga!! j'arrive bientot.

    Plein de gros bisous de Barbès...

    Arilès

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